Réflexions


Santé!

L'être humain s'épanouit grâce à deux équilibres: l'un qui est sa relation à l'environnement, l'autre sa relation à lui-même. Sa relation à l'univers, à l'environnement, n'est pas toujours maîtrisable, il est plus souvent dans une position d'acceptation que de choix. Sa relation à lui-même le fait évoluer à travers quatre constantes: son corps, ses énergies, son mental, sa conscience.

Son bien-être est le fruit de l'équilibre harmonieux des quatre.

Aujourd'hui, nous avons quelques fois tendance à ne plus nous considérer dans notre globalité mais à nous voir à travers l'une ou l'autre de nos parties. L'évolution de la technologie a fait naître la suprématie du spécialiste. Rabelais mettait déjà en garde ses contemporains: "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"... était-il visionnaire ?

Le progrès des sciences modifie notablement la nature de l'homme contemporain. L'amélioration de nos conditions de vie, l'abondance de nourriture, les bons en avant spectaculaires de la médecine font que, globalement, tout semblerait concourir à donner de meilleures chances de santé et de bonheur à l'être humain. En est-il réellement ainsi ? Ne percevons-nous pas derrière ce nouveau bien-être matériel quelques failles qui déstabilisent ce qui pourrait être pour nous une situation idéale ? Ces failles ne nous guident-elles pas vers les grands questionnements de l'humanité ? Ne sont-elles pas là pour nous éclairer ?

Il s'agit moins de la remise en question d'un état de fait - ce qu'est  notre société - que d'une réflexion sur nous-mêmes.

Dans le domaine de la santé pris dans son sens le plus large incluant le médical, le paramédical et le psychologique, le bouleversement technologique a, parallèlement, entraîné une démultiplication des "métiers de santé". Le travail qu'un généraliste faisait seul il y a encore trente ans est  maintenant assuré par plusieurs spécialistes. De la même façon l'allopathie - et avec elle le travail exclusivement chimique ou mécanique sur le corps - voit sa suprématie contestée, son pouvoir et son empire s'effrite. Des voies complémentaires ou de remplacement sont proposées: l'homéopathie, l'acupuncture, l'ostéopathie, l’ayurveda. C'est la prise en compte de l'énergie, de la vibration des éléments et de leur relation avec l'être intime du patient.

Suivant toujours la même tendance, parfois la même tentation, d'autres approches ne privilégiant plus du tout le corps mais la psyché fleurissent. Ainsi en est-il de la psychanalyse, de la psychothérapie, du transpersonnel, etc.

Enfin apparaît avec le "nouvel age" le soin spirituel, méthodes et moyens souvent issus de données traditionnelles remises dans la mouvance du jour de façon à être accessibles à l'homme d'aujourd'hui.

Le tableau qui précède est trop réducteur pour être certainement juste mais il donne une impression de ce qui se passe à l'heure actuelle. En fait - cela est concret - nous constatons que si nous voulons nous soigner, améliorer notre santé, nous sentir mieux, de multiples possibilités s'offrent à nous. Y en a-t-il une qui soit magique et puisse satisfaire tout le monde ? Je vous laisse donner votre propre réponse.

Si ce n'est pas le cas, le "patient" - car parfois il faut une bonne dose de patience pour passer par les mains et les examens de chacun - doit-il se résigner à aller voir un tel pour s'occuper de ça, un tel d'autre chose, et ainsi de suite ?

La question est posée!

Parlons maintenant des voies traditionnelles. Font-elles mieux? Quelles sont leurs propositions?

Elles ne font pas mieux, elles font autrement. Que se soient les méthodes de la Chine, du Japon, de l'Inde ou d'ailleurs elles ont, elles aussi, leurs limites. Par contre elles font différemment: un peu comment avant l'hyper spécialisation occidentale, elles prennent en compte la globalité de l'être et de son environnement. Elles travaillent sur les divers plans de l'homme: son corps, ses énergies, son mental et sa Conscience (dans le sens absolu du terme et non dans le sens relatif et matérialiste de la psychanalyse).

Quelle que soit la méthode utilisée - Taï Chi, Ki Kong, Zen, Yoga, Ayurveda, etc. - le "patient" est remis dans le cadre de sa relation à l'univers et à ses différents plans intérieurs. Ainsi y aura-t-il des techniques physiques, mais aussi énergétiques, comme de réflexion, de purification et de maîtrise du mental, et enfin de méditation. Dans ces voies il n'y a aura jamais l'espoir - peut-on oser dire la prétention? - de mener quelqu'un à la santé et à l'harmonie en laissant pour compte tel ou tel niveau de son être.

Le Yoga a ses propositions, ses méthodes et  ses moyens qui peuvent permettre aux uns ou aux autres de cheminer vers une meilleure santé et une meilleure connaissance de soi. Il n'est pas une "médecine" en soi,  ou seulement dans le sens ancien du terme. Traditionnellement une santé parfaite est un préalable obligatoire à l'atteinte de ses plus hauts niveaux. Toutes les techniques de départ mènent à l'obtention de cette santé. Elles sont strictement codifiées dans des textes millénaires. L'initiative personnelle n'a pas de place ici. C'est la raison pour laquelle ses pratiques de bases sont fréquemment utilisées à des fins "médicinales". La pratique permet de constater qu'à un premier niveau existent des techniques pour aider efficacement dans certaines pathologies: problèmes nerveux (par exemple la spasmophilie qui est si bien vaincue par le Yoga) et dépressifs, allergiques, oculaires, ostéo-articulaires, maux de tête, etc.

Nous savons bien que la souffrance, la misère, la peine font partie de la vie. Nous savons bien que rien ne se fait sans rien, que l'aléatoire nous fait danser au son des ses harmonies ou de ses tintamares. Il y a là une part des choses qui est, peut-être, inéluctable. Mais il y a aussi une autre part des choses que l'on peut changer et c'est là que nous pouvons intervenir, concrètement, avec force et pragmatisme, loin de toutes rêveries et charlatanisme.

Chacun à notre façon nous participons à la même réalité: la santé, la force et la joie, ce site est notre obole, celle que nous mettons dans le tronc commun.

Christian Tikhomiroff

 

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