Réflexions


Le Natha-Yoga
 

Le natha-yoga dont il est question dans ce site fait partie du tantrisme. Bien qu’il soit multimillénaire – on en trouve les premières traces quatre ou cinq mille ans avant J.C. – il est étonnement contemporain tant la recherche de santé et d’efficacité personnelle et de connaissance intime sont au cœur de sa proposition.

Il n’est pas une religion, il n’implique d’adhérer à aucune croyance, à aucune morale, à aucun dogme. C’est une technique sensée donner à l’individu les moyens d’exploiter le maximum de ses possibilités. Comme la science, les yogis pensent que l’être humain utilise une infime partie de ses capacités. L’enjeu du natha-yogi va être de découvrir « les recettes » permettant de débloquer ses potentialités. La méthode repose sur la stimulation du corps, de l’énergie et de la pensée. Pensées et énergies sont les éléments sur lesquels seront dirigés tous les objectifs. Le corps, le souffle et le mental seront les instruments utilisés conjointement.
 

Ce yoga est une métaphysique, une philosophie et une technique.

Une métaphysique qui énonce l’identité du microcosme (l’être humain) et du macrocosme (l’univers).  Ce qui est dans l’un est dans l’autre et vice versa, aucune possibilité ne peut exister dans l’univers sans être présente également dans l’être humain, réciproquement ce qui n’existe pas dans l’homme n’existe pas dans l’univers. Bien évidemment tout ceci est pensé selon le principe d’analogie et non selon le principe d’équivalence stricto senso.

Une philosophie du monde et de soi qui met en avant le bonheur, la saveur, le désir, la recherche du plaisir, l’ascèse et la possibilité de devenir « l’égal des dieux ». Alors que bien des religions ont comme à priori (et presque comme vertu) la souffrance, la culpabilité et  l’imperfection humaine, le tantrisme se focalise sur le bonheur, la liberté, le plaisir et la non limite du potentiel personnel. En lieu et place de toute morale, de toute foi, de toute religion, le tantrisme ne reconnaît comme principe créateur et vivant dans l’univers ou l’individu que la puissance de la conscience et de l’énergie. Toute sa démarche et ses techniques n’auront d’autre ambition que de le réaliser dans l’intimité.

Une technique qui considère le corps humain comme un temple sacré dans lequel se fait l’alchimie qui transforme un être trivial en héros. Un héros bien sûr dans les luttes intérieures, dans la recherche au cœur de soi du Graal, l’unité de la conscience et de l’énergie. Le corps est donc l'instrument permettant d’agir sur la conscience et sur l’énergie.

Plutôt que d’énoncer des vérités relatives ou partisanes, le tantrisme préfère poser des questions pertinentes sur les thèmes fondateurs de la vie et de l’être humain. Que chacun trouve sa réponse et sa façon de la formuler est l’idéal des sages.

C’est ce que nous essayons de faire dans ce cyberespace :  poser des questions très simples mais que nous nous plaisons à compliquer et aux quelles nous donnons des réponses tarabiscotées alors que seuls le silence et l’expérience personnelle peuvent y répondre.

Aux antipodes de ce que veut nous faire croire notre société et ses publicitaires, soient-ils politiques, philosophes, religieux ou marketing, il n’y a pas de réponses toutes prêtes, pas de bonheur « clés en main ». Le bonheur offre plusieurs saveurs, d’abord la notre puis celle de nos « engagements », les saveurs de cette quête immense qui emplit une vie et chaque instant.

Enfin la saveur de l’exigence qu’il y a à être soi-même et de la détermination inlassable qu’il faut pour ne jamais l’oublier, et l’humilité pour accepter notre condition humaine, ses faiblesses et ses grandeurs qui nous rappellent que chaque échec n'est pas forcément une dynamique négative mais qu'il peut nous rapprocher de l’instant où nous réussirons à être ce que nous avons imaginé.

Bon courage sur cette route du meilleur qui est à venir…

Christian Tikhomiroff